vendredi 23 mars 2018

Bergerie de Genêts ( suite). Lettre ouverte à Bertrand Sorre. Par Joël Bellenfant


Le 22 mars 2018

Monsieur le député,

Dernièrement dans différents journaux du département de la Manche (La Gazette de la Manche, La Manche Libre !, Ouest France) vous êtes apparu comme un nouveau soutien inconditionnel du Berger de Genêts.
Et ce aux côtés de Mme Brunaud-Rhyn, maire de Genêts, de M. Jean-Pierre Carnet, maire de St Aubin de Terregatte, qui s’en prennent à la loi littoral, à Manche-Nature qui a osé attaqué le permis de construire (en régularisation) de la Bergerie en site classé de la Baie du Mont Saint Michel.
D’ailleurs la maire de Genêts qui salue le professionnel qui respecte la charte de la production AOP des agneaux prés salés de la baie du Mont Saint Michel, a omis de préciser qu’il n’en est plus adhérent, depuis avant 2016.

Je vous ai envoyé l’article que j’ai transmis à plusieurs blogs locaux, journaux locaux et nationaux, reprenant l’historique de ce dossier.
J’ose espérer que vous avez pu prendre connaissance de ce document, et éventuellement de consulter le site de Manche-Nature, afin de percevoir la finesse et la complexité de ce dossier.

Je vous résume quelques éléments :
- de 2001 à 2009 le berger fait quatre demandes de permis pour construire une bergerie à proximité des herbus (Domaine Public Maritime) toutes refusées, il avait aussi sollicité un certificat d’urbanisme qui lui est revenu « négatif ».
- Passant outre il décide donc de construire sa bergerie en toute ILLÉGALITÉ en 2009.
- Puis l’ancien maire de Genêts contre toute attente, lui délivre un permis de « régularisation » il n’y a pas d’autre mot.
Sur ce l’association Manche-Nature à juste titre attaque ce permis et en obtient l’annulation devant le tribunal administratif de Caen, confirmé par un arrêt de la cour d’appel de Nantes.
Le maire et le berger forment un pourvoi en cassation, qui est tout bonnement rejeté.

Dans un souci d’apaisement avant de demander l’exécution du jugement, sollicite les services de la préfecture de la Manche pour trouver un terrain d’accueil à ce bâtiment « démontable ».
Aucune solution ne se présentant, Manche-Nature sollicite et obtient du tribunal de Coutances un jugement ordonnant la démolition.
Le préfet représentant la force publique, sollicite auprès de Manche Nature un nouveau délai pour trouver un terrain d’accueil.

A ce jour rien, sauf les manœuvres d’un nouveau comité de soutien au berger, accompagné d’élus l’encourageant à continuer à enfreindre la loi et les décisions de justice, étant eux mêmes dans la même perspective, espérant une modification réductrice de la loi littoral.
Tout ceci est consternant d’incompétence volontaire je pense, sur le principe de plus c’est gros mieux cela passe !
Mais en tant que législateur désormais, il me semble que vous ne puissiez être solidaire d’un tel subterfuge !

Dans la presse vous vous êtes engagé à transmettre ce dossier au Ministère de la Transition Ecologique (dont la compétence est majeure en site classé) ?
Si oui que vous a – t – il été répondu ?
Les citoyens veulent savoir et connaître votre position ?
Acceptez mes sentiments distingués.
Joël BELLENFANT

samedi 17 mars 2018

Bergerie de Genêts. POURQUOI CET ACHARNEMENT CONTRE MANCHE-NATURE? Par Joêl Bellenfant.

Depuis plus de trois semaines la presse dans la Manche s’acharne contre l’association naturaliste MANCHE-NATURE à propos de la Bergerie de Genêts exploitée par François Cerbonney, membre d’une famille industrielle avranchinoise.
 

Certes, ce berger élève des agneaux pré salés, dans baie du Mont Saint Michel et bénéficie de l’AOP qui en découle.
Pour ce faire il doit faire paître ces animaux dans les herbus (Domaine Public Maritime) en bénéficiant d’une occupation précaire pendant plusieurs mois.
 

Pour gérer la période hivernale mais surtout des agnelages il a décidé en 2009 de construire une bergerie d’une tout petit peu moins de 1000 m².
Sauf et ainsi qu’il est rappelé à juste titre par une note personnelle ci-après, le berger après quatre refus de permis, un certificat d’urbanisme négatif, a décidé de construire sans permis donc illégalement sa bergerie en 2009 dans un site Classé de la Baie du Mont Saint Michel.
 

Ce n’est qu’en 2011 qu’un ancien maire de Genêts lui a accordé un permis de régularisation.
 

Ce document a été attaqué par MANCHE-NATURE qui a gagné au Tribunal Administratif (28 juin 2012), en Cour d’Appel Administrative (11 octobre 2013), et devant les Conseil d’État qui a rejeté le pourvoi du berger et du maire.
Pendant deux années les services de l’État avaient sollicité l’association Manche-Nature pour trouver une solution de repli suffisamment proche des herbus pour le bâtiment qui est démontable.
Aucune solution n’a apparemment été trouvée ou acceptée.
 

Le Tribunal de Coutances a ordonné le 1er juin 2017 la démolition de la Bergerie.
Le préfet de la Manche saisi pour l’exécution du jugement du Tribunal de Coutances, a contacté à nouveau l’association pour trouver un terrain d’accueil pour la bergerie hors « site Classé ».
Une association de soutien s’est constituée à nouveau pour le maintien de la Bergerie, avec bien évidemment l’appui de la maire de Genêts, mais aussi du nouveau député LREM Monsieur SORRE, et d’un représentant de l’Inter SCOT et vice président de la Communauté de Communes Avranches/Mt St Michel, avec diverses manifestations, pétition, articles de Presse dans la Manche Libre, La Gazette de la Manche, et Ouest France, visant et accusant Manche Nature de cette situation.
MANCHE-NATURE a donc décidé de répondre par un communiqué de presse que vous trouverez ci-après, que la MANCHE LIBRE a retranscrit comme suit sur sa page internet avant l’édition papier.
Vous pourrez donc lire dans l’ordre :
- L’article de la Manche Libre sur sa page internet et quelques réactions de lecteurs.
- Une note personnelle d’un adhérent d’une association environnementale.
- Le communique de Presse de Manche Nature
- L’historique du dossier de la Bergerie issu du Site de Manche-Nature.



LA MANCHE LIBRE SITE INTERNET 12 mars 2018
https://www.lamanchelibre.fr/actualite-480541-bergerie-de-genets-manche-nature-denonce-l-utilisation-de-l-arme-emotionnelle
Bergerie de Genêts : Manche Nature dénonce l'utilisation de "l'arme émotionnelle"

Mobilisation pour sauver la bergerie de Genêts dimanche 4 mars 2018.
 

Le 11 mars 2018 à 18:52
Par : Nicolas Thomas
Depuis 2009, un bras de fer oppose le propriétaire de la bergerie de Genêts (Manche) dans la baie du Mont-Saint-Michel, François Cerbonney, à l'association Manche Nature. La dernière décision de justice, 1er juin 2017, a ordonné la destruction de la bergerie. Mais le berger a le soutien des élus locaux et d'une partie de la population ce qui irrite Manche Nature.
La bergerie de Genêts (Manche) est toujours debout et la mobilisation du dimanche 4 mars avec la présence de nombreux élus dont le député Bertrand Sorre est une manière de montrer que les locaux sont aux côtés de leur berger. Une manifestation qui n'est pas au goût de Manche Nature.
"Manipulation"
 

Dans un communiqué daté du 11 mars 2018, l'association dénonce l'utilisation de "l'arme émotionnelle" au détriment du droit. "Faire appel à l'émotionnel est une technique de manipulation bien rodée qui permet par l'intermédiaire des médias de court-circuiter l'analyse rationnelle et donc le sens critique des individus", estime Manche Nature. "Cela explique tous ces déchaînements médiatiques contre notre association qui n'arrêtent pas depuis 4 ans et qui s'intensifient encore à l'heure actuelle !"

Condamnations en chaîne
Le bras de fer entre le propriétaire de la Bergerie et l'association Manche Nature dure depuis 2009. Cette année-là, un permis de construire avait été accordé à François Cerbonney, éleveur d'agneaux de Pré-salé, pour la construction d'une bergerie de 980 m², à 200 mètres du rivage. L'association avait déposé un recours devant le tribunal administratif de Caen (Calvados). En juin 2012, ce dernier avait annulé le permis de construire pour violation de la loi Littoral. Une décision confirmée en octobre 2013 par la cour d'appel de Nantes puis par la cour de cassation l'année suivante.

Trois ans après cette décision administrative, Manche Nature se tournait le 27 avril 2017 vers le Tribunal de Grande instance de Coutances pour qu'il fasse appliquer la loi Littoral. Malgré le soutien des personnalités politique locales et une mobilisation massive en faveur de l'éleveur, le tribunal a ordonné, jeudi 1er juin 2017, la destruction du bâtiment.

A LIRE AUSSI.
Manche : une bergerie menacée de démolition, les professionnels mobilisés
Loi littoral : le député se positionne
Manche : la bergerie de la baie sous toutes ses coutures

Réactions (sur le site de La Manche Libre)
 

hilarion
11 mars 2018 , 19:12
Soutien à François Cerbonney et à tous les bergers de la baie du mont Saint Michel. Honte à ces pseudos écolos
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Normand78
11 mars 2018 , 19:46
un député qui refuse d'appliquer une décision de justice c'est très Macronnien de nos jours! Certains de nos élus me font honte. que les électeurs de cette circonscription en tirent les conséquences. Manche nature vous avez mon soutien.
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Granvillais
11 mars 2018 , 19:49
Manche nature, association déclarée l'inutilité publique. N'a qu'un objectif dans la vie, récupérer de l'argent pour exister

NOTE PERSONNELLE D’UN ADHÉRENT D’UNE ASSOCIATION ENVIRONNEMENTALE
Cet article est consécutif au communiqué de presse de Manche Nature daté du 11 mars 2018 reproduit ci-dessous.  Il explique la situation actuelle à la lumière d’un historique  mensonger* postérieur à 2009. Ce qui s’est passé entre 2001 et 2009 y est totalement ignoré.
Pour bien comprendre la situation actuelle, il paraîtrait pourtant essentiel que soient explicitement précisés les quatre points suivants :
     - Les 4 demandes (1 certificat d’urbanisme et trois permis de construire) refusés entre 2001 et 2009.
     - La construction illégale (sans autorisation) en 2009.
     -La délivrance d’un permis de régularisation en 2011.
     -La contestation de Manche Nature qui s’insurge contre la régularisation d’une construction érigée sans permis de construire et après le refus de 4 demandes consécutives.

*Le mensonge de l’article de La Manche Libre réside dans le paragraphe intitulé « Condamnations en chaîne » : «  Le bras de fer entre le propriétaire de la Bergerie et l'association Manche Nature dure depuis 2009. Cette année-là, un permis de construire avait été accordé à François Cerbonney, éleveur d'agneaux de Pré-salé, pour la construction d'une bergerie de 980 m², à 200 mètres du rivage ».
 

Il en ressort que l’éleveur aurait construit sa bergerie en 2009 après avoir obtenu un permis de construire. Cette information est mensongère car si la construction a bien eu lieu en 2009 elle ne disposait d’aucun permis de construire et le permis de construire litigieux date de 2011.

La manipulation de l’opinion publique dont parle Manche Nature réside principalement dans cette information mensongère.
Le communiqué de presse de Manche Nature aurait dû apporter le véritable éclairage historique depuis l’origine en 2001.
Pourquoi ce rappel historique  n’y figure-t-il pas ? Pourquoi n’est-il pas mentionné de façon explicite que la bergerie a été construite en 2009 sans autorisation ? L’ambiguïté entretenue par le communiqué de presse de Manche Nature va même bien au-delà car en lisant le §2  (Opération  « coup de poing »  contre l’administration), le lecteur qui ne connaît pas le dossier,  peut comprendre que la bergerie  a été construite entre 2009 et 2011avec un permis de construire délivré par l’ancien maire de Genêts !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE MANCHE NATURE LE 12mars 2018

Le feuilleton de la bergerie de Genêts une histoire qui pose de graves questions sur le fonctionnement de notre démocratie
La stratégie du harcèlement
De 2001 à 2009, M. Cerbonney cherche à obtenir un passe-droit des élus locaux, mais il se voit refuser quatre permis de construire car aucun ne respecte la loi Littoral. Il est même contraint de détruire une première construction sauvage. L’administration assure sa mission, faisant son travail sérieusement et refusant une construction illégale.

 

Pendant la même période, lors des réunions qui précédent la mise en place de l’AOP, tous les bergers acceptent, de bonne raison, les contraintes imposées par la loi Littoral. Tous les bergers sauf un, M. Cerbonney ! Ce dernier les refuse et prétend construire une bergerie dans un espace remarquable malgré l’interdiction. Mais ce qui surprend encore plus ceux qui assistent à ces réunions c’est de voir le sénateur Bizet en personne l’encourager à bafouer la loi ! (La bergerie de Genêts devient un porte-drapeau des élus bien décidés à détricoter la loi Littoral)
 

Opération « coup de poing » contre l’administration
De 2009 à 2011, les élus locaux font pression sur l’administration.
Nous ne savons pas ce qui s’est dit dans le secret des bureaux préfectoraux pour que l’attitude de l’administration change du tout au tout : après des années de résistance elle demande la régularisation du permis de construire de la bergerie. Et l'ancien maire de Genêts se voit contraint d’accorder à M. Cerbonney un permis de construire de complaisance !

 

Échec de l’opération « Coup de poing »
2011 à 2014, Manche-Nature prend le relais des administrations pour tenter, conformément à ses statuts, de faire appliquer la loi et le tribunal administratif de Caen, la cour d’appel de Nantes et le Conseil d’État décident, les uns après les autres, l’annulation du permis de complaisance et de ce fait demandent le démontage de la bergerie.

 

Mise en place du gouvernement des émotions
L’entrée en scène de Manche-Nature pose de sérieux problèmes aux élus politiques Bizet, Bas et Huet et ils se sont rendu compte qu’ils n’avaient plus qu’un seul moyen d’agir, utiliser l’arme de l’émotionnel !

 

Faire appel à l’émotionnel est une technique de manipulation bien rodée qui permet par l'intermédiaire des médias de court-circuiter l’analyse rationnelle et donc le sens critique des individus. Et n’oublions pas que l’utilisation de ce registre permet d’ouvrir l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs comme changer la loi Littoral. Ce que savent fort bien nos élus (y compris le député Sorre) qui manipulent les citoyens dans ce sens. Cela explique tous ces déchaînements médiatiques contre notre association qui n’arrêtent pas depuis 4 ans et qui s’intensifient encore à l’heure actuelle !
 

Dernières grandes manœuvres
2015, lors d’une réunion, les élus Bas, Bizet, Huet et la maire de Genêts essaient de jouer la carte de l’émotionnel. Manche-Nature résiste aux pressions et décide d’attendre un an et demi avant de réclamer le démontage de la bergerie afin de laisser au berger le temps de trouver une solution. À leur demande, elle dialogue en ce sens également avec les services de l’État (DDTM et sous-préfecture d’Avranches).

 

Site remarquable
Les sénateurs en profitent pour utiliser l’artillerie lourde : ils votent rapidement un amendement modifiant la loi Littoral dans le seul but de régulariser le permis de construire de la bergerie (article L.480-13 du code de l’urbanisme). Un comble !
Toutefois, les imperfections de la rédaction de l’amendement font échouer la manœuvre et, le 1er juin 2017, le Tribunal de grande instance de Coutances ordonne de démonter la bergerie illégale de Genêts. M. Cerbonney ne s’est même pas déplacé à l’audience.
2018, un nouveau vent d’émotions souffle sur l’espace médiatique ! Le droit sera-t-il respecté ?


Retrouvez sur : manche-nature.fr l’ensemble des éléments du dossier (Voir ci-dessous).

DOSSIER MANCHE NATURE SUR L’HISTORIQUE DU DOSSIER
http://manche-nature.fr/
La bergerie illégale de Genêts

La bergerie construite illégalement. Août 2010 (Dossier CDNPS)
M. Cerbonney s’installe en 2001 et conduit son élevage de moutons à peu près normalement jusqu’en 2009, tout en ayant un projet de construction d’une bergerie.
 

Son projet se situe dans un espace remarquable du littoral. Ces espaces sont limités sur le territoire des communes littorales et, au-delà des questions paysagères, leur caractère naturel doit être strictement préservé. C’est la raison pour laquelle le législateur est venu encadrer les possibilités d’aménagement pour lutter contre leur artificialisation. Seules sont admises les constructions légères et de faible dimension. Les bâtiments plus importants, comme le projet de construction en question, doivent être installés en dehors des espaces remarquables du littoral.
 

De ce fait, de 2002 à 2009, il n’a pas obtenu de certificat d’urbanisme positif et il a essuyé quatre refus de permis de construire pour non respect de la loi Littoral. En 2009, l’éleveur passe outre et engage les travaux de construction sans autorisation.
La gendarmerie constate les faits et en informe le Procureur de la République.

RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE
2001 à 2009 : 4 demandes (1certificat d’urbanisme et 3 permis de construire) refusés.                       Construction illégale sans autorisation.
    •    Octobre 2001 : installation de M. Cerbonney comme éleveur de moutons de prés-salés (Vains).
    •    26 novembre 2001 : demande de certificat d’urbanisme sur un terrain situé à Genêts en espace remarquable du littoral.
    •    27 mars 2002 : avis négatif de la DDE pour le certificat d’urbanisme. Motif : non respect de la loi Littoral.
    •    10 avril 2002 : demande de permis de construire sur le même terrain.
    •    31 mai 2002 : rejet de la demande de permis de construire.
    •    24 mai 2004 : nouvelle demande de permis de construire toujours sur le même terrain.
    •    12 juillet 2004 : rejet de la nouvelle demande de P.C.
    •    2005 : demande de desserte électrique.
    •    27 décembre 2006 : procès verbal de constat d’infraction par la DDE (travaux de remblai et déblai, installation de tunnels et d’une habitation légère de loisir sans déclaration préalable et contraire à la loi Littoral.
    •    Classement sans suite par le parquet du fait du démontage des tunnels et de l’enlèvement de l’habitation légère de loisir.
    •    11 janvier 2007 : nouvelle demande de permis de construire sur le même terrain à laquelle l’administration ne donnera pas suite.
    •    14 février 2007 : courrier de la DDE au parquet l’informant des infractions constatées ci-dessus.
L’éleveur, demande de construire sa bergerie dans un espace remarquable. L’administration refuse.
L’éleveur berger passe outre et construit sa bergerie en toute illégalité.
    •    début 2009 : PV de la gendarmerie pour la construction actuelle sur le terrain inconstructible, sans autorisation.
2009 à 2013 : Permis de construire accordé pour régulariser  Recours juridique de Manche Nature Annulation par le TA et la cour Administrative d’appel 
          Octobre 2009 : demande de permis de construire en vue de la régularisation de la construction illégale.
    •    27 octobre 2010 : avis CDNPS négatif pour demande non réglementaire (ajournement)
    •    14 décembre 2010 : avis favorable CDNPS (1 voix contre, celle de Manche-Nature, 6 pour, la voix du préfet comptant double, et 6 absentions).
    •    25 mai 2011 : Manche-Nature dépose un recours contre le permis de construire de régularisation de la bergerie de Genêts. (Voir Combat Juridique 77)
    •    27 juillet 2011 : accord du ministère de l’environnement pour la régularisation.
    •    29 août 2011 : délivrance du permis de construire régularisant la situation.
 

L’éleveur berger qui possède de sérieux appuis décide de passer outre et construit sa bergerie en toute illégalité : technique dite « du passage en force ».
Aussitôt la pression sur l’administration devient plus forte : un député, un conseiller général, le ministre de l’environnement et celui de l’agriculture joignent leur voix à celles du sénateur et du maire de Genêts.
L’administration accepte de légaliser cette construction.
    •    28 juin 2012 : annulation du permis de construire par le Tribunal administratif de Caen.
    •    11 octobre 2013 : confirmation de l’annulation par la cour administrative d’appel de Nantes suite à l’appel de l’éleveur et de la commune.
Après avoir entendu les arguments de l’association, mais aussi de la commune et de l’éleveur, le juge administratif annule le permis pour violation de la loi Littoral (méconnaissance des dispositions relatives à la préservation des espaces remarquables du littoral)
Lire le jugement de la Cour administrative d’appel de Nantes (suivre le lien ou voir ci-dessous page 4)
    •    Suite à la procédure initiée par Manche-Nature, le 17 octobre 2014, le Conseil d’État n’a pas admis le pourvoi en cassation du berger et de la mairie de GENÊTS, rendant de ce fait définitif l’arrêt de la Cour administrative d’appel annulant ce permis de régularisation.
 

2017 : Décision juridique de démolition
Par un jugement du 1er juin 2017, le Tribunal de grande instance de Coutances ordonne la démolition de la bergerie de Genêts,  dans un délai de deux mois, considérant l’atteinte portée à la nature et aux paysages marins du littoral.

vendredi 9 mars 2018

Des Nouvelles de la baie du Mont Saint -Michel. Par Alain Hirschauer

 
Une association active sur la Baie (l’AGEB) est attentive à l’évolution de la Baie après les travaux du rétablissement de son caractère maritime.

         La réalité constatée par l’AGEB n’est pas tout à fait conforme aux prévisions de l’Etat.
L’étude d’impact initiale confiée à un bureau d’études privé de 2002, avait prévu une absence d’impact sédimentaire sur la « petite Baie » (circonscrite par une ligne Cancale - Granville) Elle s’avère globalement peu fiable

         Le barrage du Couesnon est opérationnel depuis 2009 ; cet ouvrage sert à effectuer des « chasses » qui permettent d’évacuer les sédiments qui entourent le Mont ; celui-ci est détaché du continent depuis 2013 à la suite de la destruction de la digue.

         Initialement, une fosse dite « fosse de Tombelaine » existait à l’ouest du rocher ; cette fosse, lieu de reproduction de la faune, se comble graduellement comme le montrent les relevés LIDAR effectués selon une périodicité bi-annuelle (procédé laser aéroporté qui permet de restituer, entre autres, la topographie)
         La « grande rivière » qui correspond au débouché du Couesnon se déplace de l’est vers l’ouest et contourne désormais le Mont côté Bretagne.

         Les conséquences actuelles sont les suivantes :
-          Engraissement des herbus coté Genets,
-          Possibilité d’accéder à Tombelaine à pied lors des faibles coefficients de marée,
-          Envasement des moulières coté Cancale,
-          Erosion des herbus bretons,

         On ignore si l’évolution du trait de côte au niveau de Saint le Thomas a été influencée (en partie) par le rétablissement du caractère maritime du Mont.

Les conséquences environnementales ne sont pas vraiment connues.

Le suivi du site est effectué par un comité scientifique ad hoc qui se réunit annuellement sur place sous l’autorité du préfet de la Manche. Ce comité est formé par des hauts fonctionnaires (ingénieurs des P et C) et d’universitaires (ces derniers ont été exclus). Les rapports de ce comité restent secrets contrairement à la loi (toute publication payée par l’Etat est à la disposition des citoyens)
On sait cependant que le cycle de Saros*, un peu oublié, revient à l’esprit du comité ; celui-ci devrait rendre son rapport définitif en 2023, en fonction du cycle évoqué.
* (la trajectoire de la Lune par rapport à la terre obéit à un cycle de 18 ans et régit les marées,- voir wikipedia)
Il est envisagé de curer le Couesnon en amont de la zone déjà reprofilée afin d’améliorer son hydraulicité.

L’impact de l’arasement des barrages de la Sélune (Vezins et la Roche qui boit) ne semble pas avoir été évalué sur le plan hydraulique. Contrairement à la vidange des années 90, les boues polluées ne sont pas relarguées directement dans la Baie avec les conséquences que l’on a pu apprécier sur la faune marine. Il faut le dire, l'Etat fait mieux cette fois qu'EDF dont les préoccupations environnementales sont assez limitées.

Il est regrettable que les relevés LIDAR  couvrent un territoire réduit alors, qu'à l'évidence, les effets des travaux ne se résument pas aux abords du Mont. Les associations locales demandent que ces relevés soient étendus jusqu'à Cancale et Granville ; mais ce ne sont pas des hauts fonctionnaires bardés de diplômes mais simplement des « gents » de bon sens.

En deux mots, beaucoup d'incertitudes et d'opacité de la part de l'Etat !

Alain HIRSCHAUER- Granville Environnement – d'après un exposé récent du G.R.A.P.E

mercredi 7 mars 2018

Les hydroliennes du Raz- Blanchard.

Ce projet a été lancé il y a déjà plusieurs années dans le cadre de la transition énergétique pour laquelle les énergies renouvelables sont largement mises en avant et- subventionnées.
Le projet intéresse la zone marine située entre la pointe de la Hague et l’île d’Aurigny ; il s’agit du site européen qui présente le potentiel hydrolien le plus important.

Un représentant associatif  a présenté, lors d’une réunion du GRAPE, une analyse de la situation du projet que ne parait pas être connue du Public.
En effet, si le projet des hydroliennes du raz Blanchard parait a priori séduisant il rencontre de grandes difficultés techniques, financières voire  environnementales.
Le concept est simple : la vidange et le remplissage bi-journalier de la Baie engendre des flux d’eau considérables, fait tourner une turbine et produit ainsi de l’électricité ; en principe le système fonctionne durant 80% du temps. Le site serait en mesure d’accueillir 700 turbines !
Deux opérateurs étaient initialement sur le projet, EDF- DCNS (Normandie – Hydro) et ENGIE- Alstom ; ce dernier groupement a jeté l’éponge il y a un an.

EDF  a expérimenté une turbine immergée au large de l’île de Bréhat en 2012 ; retirée de la mer, il a été constaté une importante corrosion et une usure sans doute rédhibitoires.
Dans le cas du Raz Blanchard, il est prévu de mettre en place une « ferme expérimentale » dans l’objectif de valider la mise en œuvre ultérieure de « fermes industrielles » (durée du contrat 25 ans). 
L’ADEME est prête à subventionner le projet à hauteur de 50 millions d’euros (sur 150) sous réserve que la méthode soit évaluée avec la ferme expérimentale.
Le Groupement envisage la construction des machines dans les meilleurs délais en raison de la concurrence internationale (50 unités au Raz Blanchard)

Le diamètre des hydroliennes est de 16 mètres ; elles sont posées à 35 mètres de profondeur et la hauteur d’eau au dessus doit être d’au moins 10 mètres.


Il est prévu d’exonder les turbines tous les 5ans afin de vérifier leur état ; le poids des turbines, 1500 tonnes, demande l’amenée d’une barge et de moyens de levage exceptionnels sur un site marin particulièrement mouvementé par le courant marin.

S’agissant d’un milieu très agressif – chimiquement et mécaniquement- les turbines doivent être revêtues d’une « épaisseur sacrificielle » d’un alliage d’aluminium et de cadmium et plusieurs tonnes de ces métaux nocifs (cancer de la prostate et Alzheimer prouvés) seraient dispersées dans le milieu marin.
On ne connaît pas l’incidence du bruit engendré sur la faune.
 
Il est prévu qu’EDF rachète le Mw à 190 € (coût hydraulique : 15 €, nucléaire 50 € environ) Le coût réel du Mw produit pourrait varier entre 250 et 500 € ! Il est à craindre que se soit, une fois de plus, le consommateur qui mettre la main à la poche…

La courantologie sur la hauteur turbinée n’est pas vraiment connue et représente une inconnue  ainsi que la nature et la dimension des sédiments.

Il y a donc beaucoup d’incertitudes sur la technologie et son intérêt économique ; il est vrai que la France n’est pas très en avance dans le domaine des énergies nouvelles en se concentrant depuis longtemps sur le nucléaire.
L’Etat a déjà réalisé des investissements importants sur le site portuaire de Cherbourg ; espérons qu’il s’agira pas d’un « éléphant blanc »

Le ministre HULOT semble s’orienter vers des énergies plus matures telles que les éoliennes offshore et les hydroliennes seraient à ranger dans le stock des fausses bonnes idées un peu trop tardives….

Alain HIRSCHAUER, Granville Environnement d’après un exposé récent du G.R.A.P.E