lundi 1 août 2011

La Clémentière. A propos d'un pseudo écoquartier



L’étalement urbain

D'après l'IFEN, 60 000 hectares de terres naturelles ou agricoles disparaissent chaque année en France sous l'effet de l'urbanisation16. Les surfaces artificielles (routes, bâtiments, parkings, etc.) augmentent trois fois plus vite que la population (en France, la population a augmenté de 8 % de 1982 à 1999, les surfaces artificielles de 42 %17). Dans certaines régions, les surfaces artificielles ont même doublé durant la même période (cas du Pas-de-Calais18).

En artificialisant de plus en plus de sols (routes, habitations individuelles plus vastes...), ce sont sans cesse plus d'espaces agricoles, forestiers, pastoraux ou des espaces naturels qui disparaissent, et avec eux leur faune et leur flore. En jargon biologiste, le biotope disparaissant, la biocénose associée disparait, et en conséquence, l'écosystème n'existe plus.

Outre la faune et la flore, les sols artificialisés nuisent à l'infiltration des eaux de pluie et favorisent le ruissellement, facteur d'érosion sur les terres — cultivées ou non — mitoyennes. L'étalement urbain peut ainsi entraîner la raréfaction — voire la disparition — de certaines espèces animales (comme la tortue d'Hermann ou certaines grenouilles) ou végétales. Le morcellement de l'habitat naturel, qui peut constituer une barrière aux flux de gènes entre les différentes populations d'une même espèce, peut ainsi être à l'origine d'une réduction de la diversité génétique.

Enfin, le coût énergétique de ce type de développement est élevé, du fait de l'accroissement des déplacements qu'il induit et de la plus grande difficulté à chauffer et isoler thermiquement les constructions de faible densité qui accompagnent l'étalement urbain.

Quelques questions à se poser :

  • Chaque village peut-il exiger d'être désenclavé par une nouvelle construction de voirie ?
  • Chaque Français peut-il construire son pavillon sur 500 ou 1 000 mètres carrés de terrain ?
  • Chaque commune peut-elle repousser ses paysans et les remplacer par des zones industrielles ou artisanales, des supermarchés et des ferrailleurs ?
  • Chaque société commerciale désireuse d'implanter un magasin ou un restaurant peut-elle se voir accorder un hectare de terre arable pour construire un parking et un cube de 10 m de haut, surplombé d'une enseigne de 20 m ?
  • Chaque société commerciale peut-elle être autorisée à construire au moins cher, en créant des mètres carrés horizontalement plutôt qu'en étages ou en sous-sol, ce qui consommerait moins d'espace ?
  • ( article de Wikipédia)




Une lettre ouverte destinée à monsieur le Maire de Granville qui date d'avril 2009 mais elle est toujours d'actualité.




Association pour la Promotion des Ports de Granville

Consommation Logement Cadre de Vie

Donville Protection Environnement et Patrimoine

Granville et Pays de Granville Environnement

Manche Nature

Vie et Mémoire du Vieux Granville

Granville Environnement

Lettre ouverte à Monsieur le Maire de Granville

Objet : Projet de démantèlement des voies ferrées à Granville

Monsieur le Maire,

Vous avez laissé entendre dans la presse locale ( la Manche Libre du 04 avril 2009) que vous étiez en relation avec le Réseau Ferré de France ( RFF) afin d’obtenir l’autorisation de déposer les rails reliant la gare SNCF aux ports de Granville en passant par le Val es Fleurs et le cours Jonville.

Votre objectif est de créer une nouvelle voie pénétrante permettant aux automobilistes de rejoindre le centre de Granville à partir du moulin de Choisel.

Pendant la campagne électorale des municipales et depuis votre élection, vous vous êtes fait le défenseur intransigeant du développement durable et nous pensons que cette initiative n’est pas compatible avec cet engagement pour trois raisons essentielles :

1) La voiture en ville est source de nuisances ( bruit, pollution). Cette nouvelle route aurait pour conséquence d’encombrer le centre de Granville déjà saturé en saison touristique. Nous avons beaucoup plus besoin de nouveaux quartiers piétonniers que de circulation automobile renforcée.

2) Avec son jardin animalier et ses arbres, le Val es Fleurs est le seul grand espace vert de la ville fréquenté par de nombreuses familles qui viennent chercher ici tranquillité et détente. La nouvelle route dénaturerait l’ensemble du parc.

3) La dépose des rails condamnerait définitivement la possibilité d’utiliser la voie ferrée pour des circulations douces ( vélo, piétons) et des transports en commun par tram reliant par exemple des parkings extérieurs ( Soferti) au centre de Granville sans compter l’usage toujours possible du train pour desservir le port de commerce.

Monsieur le Maire, les associations signataires de cet appel sollicitent l’abandon définitif de votre projet en contradiction totale avec la défense de l’environnement et du développement durable.

Granville, le 27 avril 2009