Monsieur
le commissaire enquêteur,
Nous
vous prions de trouver ci-dessous la position de notre association
qui œuvre pour l’Environnement et l’intérêt général.
1
– Démographie- économie
Les
arguments évoqués en faveur du projet reposent sur l’application
stricto senso du ScOT du pays de la Baie qui autorise un
accroissement considérable du nombre de logements sur la prochaine
décennie ; l’hypothèse du ScoT que nous avons combattu en
son temps repose sur des projections démographiques de 2008 peu
crédibles (+1%/an). En réalité, les chiffres de l'INSEE
contredisent cette hypothèse car la population de Donville a
régressé entre 2008 (3296) et 2013 (3209). Le nombre d’habitants
correspondant aux 400 logements projetés serait de l’ordre 1000,
soit 25 % de croissance de la population en 10 ans ce qui n’est pas
très sérieux
Un
argument développé également concerne la possibilité qui serait
offerte à des nouveaux habitants de s'installer à Donville ;
cette intention est louable mais, malheureusement, n'est crédible
que dans le cas oû situation de l'emploi serait favorable ce qui ne
se vérifie pas puisque le nombre d'emplois a chuté entre 2007 et
2012 (-6,5 % pour le pays granvillais -CCPG)
2
- Urbanisme
Aux
400 logements projetés de la Herberdière, s’ajoutent 80 lgts à
yquelon, 220 à saint , Planchers, 180 à saint Pair, 790 à
Granville, soit en tout 1670
logements
!
Il
y a donc une absence de cohérence dans la politique de l’habitat
qui s’appuie sur une fuite en avant inutile et qui profiterait plus
aux promoteurs immobiliers qu’à la collectivité qui ne manquera
pas d’être sollicitée pour apporter son écot pour les
équipements collectifs (école, réseaux, transports, etc…)
Il
convient également de rappeler les surfaces qui seront stérilisées
par les nouvelles ZAC ou lotissements divers évoqués ci-dessus
:
Donville La
Herberdière : 16,2 ha, Granville,
La Clémentière : 34,4 ha,
Yquelon, 5,2 Ha- St Planchers : 19 Ha- Saint Pair :
14,2 Ha-, soit 89 hectares. Ce sont des surfaces qui ne seront plus
cultivées alors que les jeunes agriculteurs sont à la recherche de
terres.
En
ce qui concerne les
zones d’activité,
le foncier consommé par la CC du Pays Granvillais sur la période
2003 - 2009 a représenté 94,86 ha.
Durant la prochaine décennie, la zone commerciale du Taillais
(Yquelon) est en cours de construction (9.2 ha) et la ZA du Theil à
Saint Planchers est à l’étude (23 ha).
L’agglomération
ne sera plus qu’une succession de lotissements et l’agriculture
aura disparu.
Le
nombre de logements vacants sur Donville est de 883 soit près de 10
% du parc (5,4% sur GTM et 6,2% sur la Manche) ; Il est vrai qu’une
rénovation urbaine est plus difficile à réaliser pour une commune
qui, paresseusement durant la période 2008-2014, a préféré
faciliter l’action des promoteurs privés pour accroître le nombre
de logements de la commune.
L’avantage
de la rénovation urbaine est de dynamiser le centre-ville et ses
commerces, de mieux utiliser les équipements publics et les réseaux,
de favoriser les relations humaines et de limiter l’étalement
urbain et l’emploi de l’automobile. Cette politique est aussi
créatrice d'emplois chez les artisans locaux.
Contrairement
aux propos de l’aménageur, cette opération ne serait pas neutre
pour les finances communales en particulier, par l’extension des
différents réseaux.
3
– L’environnement
Le
projet est situé sur le versant nord de la vallée du Boscq,
fortement pentu (8 à 10%). Il est prévu que les eaux pluviales
soient infiltrées dans le sol par l’intermédiaire de noues.
Cette
technique est pertinente pour les terrains plats et pour des pluies
faibles ; la topographie de la Herberdière se prête mal à ce
procédé. Ce qui signifie qu’en cas de fortes pluies, le
ruissellement sera important et participera à la saturation du Boscq
favorisant les inondations à Yquelon et Granville.
Les
près qui forment le site comportent de nombreuses haies
(photographie aérienne ci-dessous) dont le devenir est pour le moins
incertain. Les détruire serait très pénalisant pour la
biodiversité.
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La
« ZAC » de la Herberdière nécessite, pour mériter
cette appellation, d’être considérée d’utilité publique ;
Or, on ne perçoit l’intérêt, pour la Collectivité, d’attribuer
ce label pour un projet qui, au contraire, ne bénéficierait qu’aux
intérêts privés en facilitant l’expropriation à bon compte des
propriétaires récalcitrants.
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La
construction de la Herberdière est inutile pour l’intérêt public
et nocive pour l'environnement ; en conséquence un avis
défavorable s’impose.