mardi 13 juin 2017

Fervaches. Evolution de la ferme du Rouvray. Par Joël Bellenfant

Les 20 et 21 mai 2017, Christophe et Vincent GOSSELIN ont invité les gens à visiter leur ferme laitière et porcine en marge d’un concours de chiens de troupeaux, située à Fervaches, dans la Manche.

Fin 1989, les frères GOSSELIN reprennent l’exploitation familiale laitière, alors en conventionnel.
Dès 1992 ils adjoignent un atelier porc (naisseur-engraisseur) avec les truies en plein air. Ils embauchent un salarié, construisent un bâtiment pour les truies.

Ils exploitent à ce moment là 70 ha, produisent 380000 l de lait et ont 120 truies.

Les comptes d’exploitation ne sont pas bons, notamment l’atelier porc qui accuse un déficit de 70.000 Frs (1996).
(Trois races de bovins : Normande, Holstein et Simmental) photo : Joël BELLENFANT)
Ils commencent alors une première transition pour les vaches laitières en passant en système herbager et mettent en place un cahier des charges agriculture durable.

Ils décident en2008 d’entamer une conversion bio, qui débutera en mai 2009 pour les bovins et en septembre 2009 pour les porcs. (Les porcs sont de race Landrice et Large White).
Ils obtiennent la certification bio pour les porcs en 2010 et en 2011 pour les bovins.

Actuellement outre les deux associés, deux salariés travaillent sur la ferme à temps plein ce qui leur permet de prendre chacun 4 semaines de congés par an, et de n’assurer une garde le samedi et le dimanche que toutes les 3 semaines.
Ils disposent désormais d’une centaine d’hectares, permettant à la ferme d’être autosuffisante pour les bovins et de n’acheter que 160 tonnes (sur 270 t) de céréales pour les porcs qu’ils transforment eux mêmes en farine sur l’exploitation, leur permettant ainsi de réduire les coûts de production.
(Porcelets à l’engraissement) photo : joël BELLENFANT
La fabrique d’aliments à la ferme pour les porcs a été édifiée en 2011, leur permettant ainsi de répondre aux objectifs de production et d’économiser de l’argent.

Ainsi de ce « moulin » sortent 4 sortes d’aliments pour les truies gestantes, un complémentaire allaitantes, pour les porcs en croissance, et pour les porcs en finition.
Le troupeau bovin est constitué de 70 vaches laitières (Normandes, Holstein et Simmental) produisant 392000 l de lait dont 375000 l vendus à Triballat et 17000 pour l’engraissement des veaux.

Il faut savoir que la plus grosse coopérative de collecte de lait bio est BIOLAIT qui ramasse 1/3 de la production, et que le prix payé est directement fixé et géré par les paysans.
La conduite du troupeau bovin permet de valoriser au maximum les prairies où il passe 10 mois par an, avec apport de foin et d’ensilage d’herbe l’hiver, et de l’affouragement herbe/colza.

L’atelier porc permet en rotation de vendre 600 à 700 porcs gras et 400 à 500 porcelets. Les truies sont remplies par bande de 15 produisant 120 porcelets dont 40 sont vendus et 80 engraissés sur l’exploitation. On constate en visitant cet atelier porcin, la quiétude et le calme qui y règnent, les animaux sont paisibles.
Certains porcs sont abattus et mis sous vide pour être distribués en vente directe, avec un laboratoire pour réaliser pâtés, rillettes et boudins en pots.

Depuis peu l’exploitation s’est équipée sur certains toits de panneaux photovoltaïques leur permettant de vendre 2 fois plus d’électricité qu’ils n’en consomment.

La rigueur de conduite de l’ensemble de la ferme leur permet de valoriser les 15 km de haies, sachant qu’elles se reconstituent tous les 15 ans. Il coupent et déchiquètent 1 km par an. La vente d’un tiers des copeaux finance le travail de coupe et le déchiquetage.
La pugnacité et la maitrise de l’exploitation permet aux deux associés et aux deux salariés de vivre correctement de leur travail.
La visite de cette ferme permet au premier coup d’oeil d’en constater la propreté.
(Partie du linéaire de haies – photo : Joël BELLENFANt

Désormais fort de leur réflexion permanente sur leur travail et la conduite de leur ferme Christophe et Vincent GOSSELIN ont décidé de ne plus s’agrandir. Ils auraient besoin de 55 ha supplémentaires pour produire la totalité des céréales pour les porcs, mais ils préfèrent laisser de la place pour permettre à un (e) jeune de s’installer.

Leur problème à terme sera la transmission de cette ferme dont ils ont la propriété foncière à hauteur de 35 ha avec les bâtiments.
Ceci permet, et d’autres exemples existent dans la Manche et ailleurs, de croire en l’avenir de l’agriculture biologique pour remplacer à terme l’agriculture productiviste.

Conclusion :
Certes l’exemple de cette exploitation bio n’est pas unique, mais il est quelque part intéressant de par la démarche effectuée par les deux fermiers.
a) Lors de la reprise de l’exploitation alors en mode conventionnel ils se sont vite aperçus qu’ils ne tiraient qu’un revenu très faible, avec des charges de production énormes.
En conséquence il sont passé à »l’herbe » pour la nourriture des bovins. L’atelier porc subissait un déficit annuel d’environ 70.000 frs à l’époque, énorme. Là encore la réflexion s’est organisée.
Ils ont très vite rejoint le réseau d’agriculture durable dont l’un des pionniers n’est autre qu’André POCHON.


b) Dès 2008 ils entament pour l’ensemble de l’exploitation une conversion bio dont ils obtiennent la certification bio en 2010 et 2011 comme il a été rappelé ci-dessus.

c) Cela les a amener à développer une gestion collective de la ferme. Certes ils en sont les « patrons » mais tous les matins ils font le point avec les deux salariés afin d’améliorer la conduite des ateliers bovins/lait et porcs, afin également de faire en sorte qu’une certaine qualité de travail, donc de vie règne sur cette exploitation.

d) Ils sont bien inscrits dans la démarche d’avoir à terme à trouver des successeurs pour leur ferme, parfaitement viable et génératrice d’emplois. Ils ont conscience que ce transfert ne sera pas aisé, car possédant 37 ha de foncier, il leur faudra trouver une solution douce pour ce foncier afin de ne pas pénaliser les entrants.

La question du foncier agricole est déjà posée pour les frères Gosselin, d’autant qu’ils ne sont pas les seuls enfants, au niveau de leur exploitation, mais cette réflexion permet également de réfléchir plus longuement et plus largement à cette douloureuse question du foncier agricole. Qui doit le détenir, des propriétaires privés, des groupes financiers, des GFA mutuels ou SCI d’investissement mutualiste, des collectivités locales ? Comment ensuite en assurer la gestion, si possible de manière collective en y associant les représentants de « toutes » les structures agricoles mais aussi des personnes de la société civile (associations environnementalistes, de consommateurs, etc.).
Joël BELLENFANT

1 commentaire:

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