Le
changement de l’équipe municipale en 2014 pouvait nous faire
penser qu’une autre approche de l’urbanisme de Granville se
mettait en place ; malheureusement, c’est un changement dans
la continuité : même bureau d’études, même politique de
construction tout azimut et non respect du concept de Développement
Durable pourtant inscrit dans la loi.
Madame
le Maire a opté pour une ville de qualité, une « marque
» ; or, le PLU proposé présente très peu de qualités et
beaucoup de banalités dignes des 30 glorieuses, incompatibles avec
les objectifs de la COP 21 ; Granville n’est pas une île
qui vivrait seule, hors sol, dans une planète dégradée par
l’Homme.
Nous
voulons un bel avenir pour notre ville et nos enfants. Si rien ne
change à Granville, c’est en raison des élus qui refusent le
dialogue avec les habitants et leurs associations. Les élus
considèrent qu’ils doivent construire pour être un bon maire et
souvent n’importe quoi.
Il
convient d’être constructif : le dialogue et la
concertation avec les habitants est nécessaire et vous ne détenez
pas la vérité. Si vous souhaitez que la ville avance avec son PLU,
il est nécessaire que les esquisses des principaux projets soient
arrêtées avec les habitants.
Quelques
pistes -liste non exhaustive- qui pourraient vous inspirer et
modifier le PLU qui sera soumis à l’enquête publique.
La
Clémentière
Les
arguments évoqués en faveur du projet reposent sur la démographie
et le desserrement des ménages. Il s’appuie également sur le PLH
du Pays Granvillais dans lequel il est estimé qu’il est
nécessaire de construire 1005 logements durant la prochaine décennie
sur le territoire de la CCPG, hypothèse basée sur une démographie
peu réaliste (+1% /an !)
Les
chiffres de l'INSEE contredisent cette hypothèse car la population
de Granville a régressé entre 2007 (13100) et 2012 (13021).
Un
argument développé également concerne la possibilité qui serait
offerte aux jeunes ménages de s'installer à Granville ;
cette intention est louable mais, malheureusement, n'est crédible
que si la situation de l'emploi est favorable ce qui n'est pas le cas
puisque le nombre d'emplois a chuté entre 2007 et 2012 (-6,5 %)
De
plus, aux 790 logements projetés pour la Clémentière, s’ajoutent
80 logts à yquelon, 220 à Saint-Planchers, 180 à saint Pair, 300-
400 à Donville soit en tout 1630 logements !
Il
y a donc une absence de cohérence dans la politique de l’habitat
qui s’appuie sur une fuite en avant inutile et qui profiterait plus
aux promoteurs immobiliers qu’à la collectivité qui ne manquera
pas d’être sollicitée pour apporter son écot pour les
équipements collectifs (école, réseaux, transports, etc…)
Il
conviendrait de rappeler les surfaces qui seront stérilisées par
les nouvelles ZAC ou lotissements divers évoqués ci-dessus :
La
Clémentière : 34,4 ha - Yquelon : 5,2
ha - St Planchers : 19 ha - Saint-Pair
: 14,2 ha - Donville : 16,2 ha.
Soit
89 hectares.
Ce
sont des surfaces qui ne seront plus cultivées alors que les jeunes
agriculteurs sont à la recherche de terres.
En
ce qui concerne les zones d’activité,
le foncier consommé par la CC du Pays Granvillais sur la période
2003 - 2009 a représenté 94,86 ha.
Durant
la prochaine décennie, la zone commerciale du Taillais (Yquelon) est
en cours de construction (9.2 ha) et la ZA du Theil à Saint
Planchers est à l’étude (23 ha).
Le
nombre de logements vacants sur Granville est de 957 soit 10 % du
parc (5,4% sur GTM et 6,2% sur la Manche) ; de nombreux appartements
sont vides dans le centre-ville en raison de leur vétusté ou leur
inadaptation au confort contemporain.
I
l
est vrai qu’une rénovation urbaine est plus difficile à réaliser
pour une commune qui, paresseusement durant la période 2004-2014, a
préféré faciliter l’action des promoteurs privés pour accroître
le nombre de logements de la commune. L’avantage de la rénovation
urbaine est de dynamiser le centre-ville et ses commerces, de mieux
utiliser les équipements publics et les réseaux, de favoriser les
relations humaines et de limiter l’emploi de l’automobile. Cette
politique est aussi créatrice d'emplois chez les artisans locaux.
On
notera que, bon an mal an, une centaine de logements sont
construits à Granville dans les dents creuses, en remplacement
de logements vétustes et d’activités commerciales et artisanales
délocalisées dans les zones d’activités ou industrielles.
L’environnement
foncier de la commune autorise une densification raisonnable de son
habitat bien adapté pour la ville-centre de la nouvelle collectivité
« Granville Terre et Mer », et préférable à la «
banlieuedisation » envisagée de type cité-dortoir.
La
construction de la Clémentière est inutile et nocive pour
l'environnement.
Rappelons
qu'à l'issue de l'enquête publique de 2014, le
commissaire-enquêteur avait donné un avis défavorable sur
l'utilité publique de ce projet. L'avis contraire du préfet puis le
vote du conseil municipal relançant le projet est un déni de
démocratie. Il serait temps que la municipalité revienne sur sa
position en classant les 34,4 hectares en zone agricole.
La
Horie
Le
magazine « Regard sur Granville » consacré au PLU
évoque l'aménagement de ce site : « l'aménagement
du site sera réalisé dans la perspective de préservation des
espaces boisés et du paysage littoral … afin de permettre une mise
en valeur du bâti remarquable ».
Cet
approche paraît séduisante mais en réalité, il s'agit de raser
les arbres de l'Epace boisé classé et de construire autour du
manoir de la Horie. La partie sud, actuellement occupée par un
bâtiment des années 50, serait consacrée à un nouvel espace boisé
classé.
Ceci
revient à remplacer des arbres centenaires, en bonne santé, par des
baliveaux !
Ce
projet est incompréhensible et défie le bon sens.
C'est
au contraire le terrain sud qu'il convient d'aménager.
Nous
espérons que c'est un nouveau projet plus réaliste qui sera
proposé dans la version du PLU qui sera soumise à l'enquête
publique !
Le
Val Es fleurs
Nous
nous félicitons qu'une voie douce soit implantée sur l'ancienne
voie ferrée ; il serait bien que ce projet soit prolongé le
long du Boscq et concerne Donville, voire Yquelon, communes que nous
avons contactées, favorables à un tel projet.
Il
est par contre surprenant que la construction d'un parking en silo
soit envisagé en face la gare, entraînant la destruction de
nombreux arbres.
Il
serait plus utile de mieux utiliser les terrains de la SNCF, bien
placés pour le stationnement.
Il
y a un véritable acharnement contre les rares arbres de Granville.
Ces
quelques réflexions imposent que vous ouvriez le dialogue avec les
habitants et leurs représentants afin qu'un nouveau PLU audacieux,
respectueux de l'environnement et de la qualité de vie des
Granvillais soit mis en place.
Alain
HIRSCHAUER , Président de Granville et Pays de Granville
Environnement
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