dimanche 28 mars 2010

Des Nouvelles du Pays


Bulletin d'information de Granville Environnement

Avril 2010.


LA NATURE DANS LA VILLE

Les plus âgés d’entre nous se souviennent du Boscq coulant en dessous des bains douches, du cours Jonville planté d’arbres, ceux qui ne sont plus là ont connu la rivière avec ses lavandières. Sans les récentes inondations, beaucoup des plus jeunes ignoreraient que le Boscq a été canalisé sous le centre ville. Oublié de tous, il se rappelle pourtant à notre souvenir et parfois il déborde. Ses crues seules, ou conjuguées à l’effet de la marée font des dégâts.

Certes, des travaux sont engagés et la porte à marée détruite pendant la guerre sera prochainement reconstruite. Cela suffira-t-il ? Sans doute pas, car c’est le bassin versant qui doit être équipé de bassins de retenue. La plus grande prudence s’impose. En effet, est-il réaliste d’envisager un projet immobilier avec trois étages de parkings souterrains dans cette zone inondable ?

Mais, le Boscq et sa vallée sont aussi des richesses paysagères qui méritent d’être considérées. Entre mer et campagne, des sentiers de découverte et de randonnées pourraient être aménagées pour le plus grand plaisir des citadins.. Aussi, à l’occasion de ces journées du développement durable, nous proposons une découverte de la vallée du Boscq, qui sera aussi pour chacun l’occasion de réfléchir à sa mise en valeur.

PREPARER L’AVENIR

Il n’est pas interdit de rêver à des liaisons douces, à pied, a vélo, en tram-train… St Lô a bien aménagé, dans un quartier HLM, le vallon de la Dollée. De plus, la valorisation de la vallée du Boscq, dans son ensemble, pourrait permettre de réduire les effets des crues tout en améliorant le cadre de vie.

Pour ce faire, une vision globale intégrant l’arrière pays est nécessaire.

Granville pourra dès lors rejoindre le camp des villes qui se battent contre l’omniprésence de la voiture, réaménagent les quais, les friches industrielles et réalisent des espaces verts où la qualité de l’espace public

est privilégiée

L’association Granville environnement entend y concourir . Nous impliquant dans les grands défis qui se présentent, de façon urgente, pour la protection de notre planète , nous souhaitons la préservation du littoral, des zones naturelles, de la biodiversité. Il en est de même pour le patrimoine bâti remarquable.

Ainsi, lorsque certains projets nous sont apparus contraires à ces objectifs, nous nous y sommes opposés y

compris par la voie juridique

. Cependant notre rôle est surtout de sensibiliser la population et d’être, en synergie avec d’autres associations, une force de proposition pour qu’en Pays granvillais, il soit permis d’imaginer des solutions alternatives plus respectueuses de l’environnement, au profit de tous.

- Observer,, photographier, s’approprier sa ville ; C’est l’objectif du concours « COMME UN ARBRE DANS LA VILLE « Participez, faites participer vos enfants, ce sera l’occasion de jeter un regard neuf sur les arbres à aimer et protéger, mais aussi de considérer les arbres absents, délaissés, mutilés.

-Découvrir la vallée du Boscq sera un autre point fort de ces journées du développement durable

Rendez vous le Mercredi 7 Avril à 14 H près de la forme de radoub (durée environ 2 heures )
.

.


PROJET DE 2X2 VOIES GRANVILLE / AVRANCHES : VOUS AVEZ DIT DURABLE ???

Il s’agirait de la création d’une artère interurbaine à 2 fois 2 voies entre Granville et Ponts sous Avranches qui doublerait partiellement l’actuelle route RD973 mais en allongeant le parcours et interrompue par de nombreux ronds points. Ce projet proposé par le Conseil Général de la Manche date de 1994. Soumis à enquête publique en 1998, la commission d’enquête, unanime, avait rendu un avis défavorable.

Mais nos élus n’en ont cure et présentent dès 2002 une « nouvelle » mouture à peine différente. Elle est cette fois déclarée d’utilité publique. Plusieurs recours juridiques freinent toutefois sa réalisation jusque fin 2009.

Ce projet est triplement COUTEUX :

COUTEUX POUR LES CONTRIBUABLES D'AUJOURD'HUI ET LES GENERATIONS FUTURES

Le coût est mal maîtrisé (déjà mis en avant par les commissaires enquêteurs lors de l'enquête publique de 1998). Le partenariat public-privé proposé par le Conseil Général ne résout pas le problème, ne fait qu'alourdir la dette des collectivités et augmenter nos impôts et ceux des générations à venir. Pour tout équipement routier, le coût d’exploitation est annuellement d’environ 1% du prix de l’infrastructure, ce qui est rarement pris en compte.

COUTEUX POUR L'ENVIRONNEMENT

Par la destruction d'espaces naturels et agricoles (emprise bien supérieure à la seule largeur de la chaussée- travaux connexes type remembrement et morcellement des exploitations agricoles) ; par les nécessaires ouvertures de carrières avec son cortège de nuisances ; par l’augmentation de l'imperméabilisation des sols et perturbation du cycle de l'eau ; par la perte de biodiversité qu’entraîne le fractionnement des milieux naturels, l assèchement de zones humides…sans parler des nuisances sonores, de la banalisation des paysages …

A DES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES NEGATIVES

PLUS DE KILOMETRES à parcourir pour relier les deux villes et de NOMBREUX giratoires : LE GAIN DE TEMPS est très aléatoire…Parier encore sur le « tout automobile », c’est exclure les jeunes, les personnes sans permis, à revenus modestes, en situation de handicap ou âgées. On peut redouter un effet de « pompe » sur l’économie locale : fuite des services publics de Granville vers Avranches , concentration des grandes enseignes dans les zones commerciales au détriment du commerce de proximité et coupure entre zone littorale et arrière pays avec perte d’intérêt touristique.

AUSSI NOUS PROPOSONS DES SOLUTIONS ALTERNATIVES

Traitement des croisements « accidentogènes » / Aménagement de créneaux de dépassement / Aménagement de voies pour véhicules lents par accotements larges stabilisés et réorganisation de chemins d'exploitation pour véhicules agricoles / Mise en place de transports en commun adaptés rail/route, aires de covoiturage / Mise en place d'une signalétique directionnelle adéquate depuis Cherbourg/Carentan/Saint-Lô

Aujourd’hui, le contexte a changé : l’état catastrophique des finances publiques, les difficultés de nos concitoyens, la nécessaire prise en compte des causes et conséquences du changement climatique et notamment la perte de la biodiversité, la hausse des prix de l'énergie qui ne fait que commencer… Nos élus doivent guider le département dans un esprit de sobriété en énergie et ressources.

DERNIERE MINUTE DU 27 MARS 2010 : Le Conseil Général de la Manche vient de s’engager dans une autre politique des transports et renoncerait au projet initial. Nous ne pouvons que nous en réjouir et remercions les hommes et les associations qui ont courageusement combattu ce projet depuis 1998 !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire