Une
association active sur la Baie (l’AGEB) est attentive à l’évolution de la Baie
après les travaux du rétablissement de son caractère maritime.
La
réalité constatée par l’AGEB n’est pas tout à fait conforme aux prévisions de
l’Etat.
L’étude d’impact initiale confiée à un bureau
d’études privé de 2002, avait prévu une absence d’impact sédimentaire sur la
« petite Baie » (circonscrite par une ligne Cancale - Granville) Elle
s’avère globalement peu fiable
Le barrage
du Couesnon est opérationnel depuis 2009 ; cet ouvrage sert à effectuer
des « chasses » qui permettent d’évacuer les sédiments qui entourent
le Mont ; celui-ci est détaché du continent depuis 2013 à la suite de la
destruction de la digue.
Initialement,
une fosse dite « fosse de Tombelaine » existait à l’ouest du
rocher ; cette fosse, lieu de reproduction de la faune, se comble
graduellement comme le montrent les relevés LIDAR effectués selon une
périodicité bi-annuelle (procédé laser aéroporté qui permet de restituer, entre
autres, la topographie)
La
« grande rivière » qui correspond au débouché du Couesnon se déplace
de l’est vers l’ouest et contourne désormais le Mont côté Bretagne.
Les
conséquences actuelles sont les suivantes :
-
Engraissement des herbus coté Genets,
-
Possibilité d’accéder à Tombelaine à pied lors des
faibles coefficients de marée,
-
Envasement des moulières coté Cancale,
-
Erosion des herbus bretons,
On
ignore si l’évolution du trait de côte au niveau de Saint le Thomas a été influencée
(en partie) par le rétablissement du caractère maritime du Mont.
Les conséquences environnementales ne sont pas
vraiment connues.
Le suivi du site est
effectué par un comité scientifique ad
hoc qui se réunit annuellement sur place sous l’autorité du préfet de la
Manche. Ce comité est formé par des hauts fonctionnaires (ingénieurs des P et
C) et d’universitaires (ces derniers ont été exclus). Les rapports de ce comité
restent secrets contrairement à la loi (toute publication payée par l’Etat est à
la disposition des citoyens)
On sait cependant que le
cycle de Saros*, un peu oublié, revient à l’esprit du comité ; celui-ci
devrait rendre son rapport définitif en 2023, en fonction du cycle évoqué.
* (la trajectoire de la
Lune par rapport à la terre obéit à un cycle de 18 ans et régit les marées,-
voir wikipedia)
Il est envisagé de curer
le Couesnon en amont de la zone déjà reprofilée afin d’améliorer son
hydraulicité.
L’impact de l’arasement des barrages de la Sélune
(Vezins et la Roche qui boit) ne semble pas avoir été évalué sur le plan
hydraulique. Contrairement à la vidange des années 90, les boues polluées ne
sont pas relarguées directement dans la Baie avec les conséquences que l’on a
pu apprécier sur la faune marine. Il faut le dire, l'Etat fait mieux cette fois
qu'EDF dont les préoccupations environnementales sont assez limitées.
Il est regrettable que les
relevés LIDAR couvrent un territoire
réduit alors, qu'à l'évidence, les effets des travaux ne se résument pas aux
abords du Mont. Les associations locales demandent que ces relevés soient
étendus jusqu'à Cancale et Granville ; mais ce ne sont pas des hauts
fonctionnaires bardés de diplômes mais simplement des « gents » de
bon sens.
En deux mots, beaucoup d'incertitudes et d'opacité
de la part de l'Etat !
Alain HIRSCHAUER- Granville Environnement – d'après
un exposé récent du G.R.A.P.E
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