mercredi 7 mars 2018

Les hydroliennes du Raz- Blanchard.

Ce projet a été lancé il y a déjà plusieurs années dans le cadre de la transition énergétique pour laquelle les énergies renouvelables sont largement mises en avant et- subventionnées.
Le projet intéresse la zone marine située entre la pointe de la Hague et l’île d’Aurigny ; il s’agit du site européen qui présente le potentiel hydrolien le plus important.

Un représentant associatif  a présenté, lors d’une réunion du GRAPE, une analyse de la situation du projet que ne parait pas être connue du Public.
En effet, si le projet des hydroliennes du raz Blanchard parait a priori séduisant il rencontre de grandes difficultés techniques, financières voire  environnementales.
Le concept est simple : la vidange et le remplissage bi-journalier de la Baie engendre des flux d’eau considérables, fait tourner une turbine et produit ainsi de l’électricité ; en principe le système fonctionne durant 80% du temps. Le site serait en mesure d’accueillir 700 turbines !
Deux opérateurs étaient initialement sur le projet, EDF- DCNS (Normandie – Hydro) et ENGIE- Alstom ; ce dernier groupement a jeté l’éponge il y a un an.

EDF  a expérimenté une turbine immergée au large de l’île de Bréhat en 2012 ; retirée de la mer, il a été constaté une importante corrosion et une usure sans doute rédhibitoires.
Dans le cas du Raz Blanchard, il est prévu de mettre en place une « ferme expérimentale » dans l’objectif de valider la mise en œuvre ultérieure de « fermes industrielles » (durée du contrat 25 ans). 
L’ADEME est prête à subventionner le projet à hauteur de 50 millions d’euros (sur 150) sous réserve que la méthode soit évaluée avec la ferme expérimentale.
Le Groupement envisage la construction des machines dans les meilleurs délais en raison de la concurrence internationale (50 unités au Raz Blanchard)

Le diamètre des hydroliennes est de 16 mètres ; elles sont posées à 35 mètres de profondeur et la hauteur d’eau au dessus doit être d’au moins 10 mètres.


Il est prévu d’exonder les turbines tous les 5ans afin de vérifier leur état ; le poids des turbines, 1500 tonnes, demande l’amenée d’une barge et de moyens de levage exceptionnels sur un site marin particulièrement mouvementé par le courant marin.

S’agissant d’un milieu très agressif – chimiquement et mécaniquement- les turbines doivent être revêtues d’une « épaisseur sacrificielle » d’un alliage d’aluminium et de cadmium et plusieurs tonnes de ces métaux nocifs (cancer de la prostate et Alzheimer prouvés) seraient dispersées dans le milieu marin.
On ne connaît pas l’incidence du bruit engendré sur la faune.
 
Il est prévu qu’EDF rachète le Mw à 190 € (coût hydraulique : 15 €, nucléaire 50 € environ) Le coût réel du Mw produit pourrait varier entre 250 et 500 € ! Il est à craindre que se soit, une fois de plus, le consommateur qui mettre la main à la poche…

La courantologie sur la hauteur turbinée n’est pas vraiment connue et représente une inconnue  ainsi que la nature et la dimension des sédiments.

Il y a donc beaucoup d’incertitudes sur la technologie et son intérêt économique ; il est vrai que la France n’est pas très en avance dans le domaine des énergies nouvelles en se concentrant depuis longtemps sur le nucléaire.
L’Etat a déjà réalisé des investissements importants sur le site portuaire de Cherbourg ; espérons qu’il s’agira pas d’un « éléphant blanc »

Le ministre HULOT semble s’orienter vers des énergies plus matures telles que les éoliennes offshore et les hydroliennes seraient à ranger dans le stock des fausses bonnes idées un peu trop tardives….

Alain HIRSCHAUER, Granville Environnement d’après un exposé récent du G.R.A.P.E

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