Ce projet a
été lancé il y a déjà plusieurs années dans le cadre de la transition
énergétique pour laquelle les énergies renouvelables sont largement mises en
avant et- subventionnées.
Le projet
intéresse la zone marine située entre la pointe de la Hague et l’île
d’Aurigny ; il s’agit du site européen qui présente le potentiel hydrolien
le plus important.
Un
représentant associatif a présenté,
lors d’une réunion du GRAPE, une analyse de la situation du projet que ne parait
pas être connue du Public.
En effet, si le projet des hydroliennes du raz Blanchard
parait a priori séduisant il
rencontre de grandes difficultés techniques, financières voire environnementales.
Le concept est simple : la vidange et le remplissage bi-journalier
de la Baie engendre des flux d’eau considérables, fait tourner une turbine et
produit ainsi de l’électricité ; en principe le système fonctionne durant
80% du temps. Le site serait en mesure d’accueillir 700 turbines !
Deux opérateurs étaient initialement sur le projet, EDF-
DCNS (Normandie – Hydro) et ENGIE- Alstom ; ce dernier groupement a jeté
l’éponge il y a un an.
EDF a expérimenté
une turbine immergée au large de l’île de Bréhat en 2012 ; retirée de la
mer, il a été constaté une importante corrosion et une usure sans doute
rédhibitoires.
Dans le cas du Raz Blanchard, il est prévu de mettre en
place une « ferme expérimentale » dans l’objectif de valider la mise
en œuvre ultérieure de « fermes industrielles » (durée du contrat 25
ans).
L’ADEME est prête à subventionner le projet à hauteur de 50
millions d’euros (sur 150) sous réserve que la méthode soit évaluée avec la
ferme expérimentale.
Le Groupement envisage la construction des machines dans les
meilleurs délais en raison de la concurrence internationale (50 unités au Raz
Blanchard)
Le diamètre des hydroliennes est de 16 mètres ; elles
sont posées à 35 mètres de profondeur et la hauteur d’eau au dessus doit être
d’au moins 10 mètres.
Il est prévu d’exonder les turbines tous les 5ans afin de
vérifier leur état ; le poids des turbines, 1500 tonnes, demande l’amenée
d’une barge et de moyens de levage exceptionnels sur un site marin
particulièrement mouvementé par le courant marin.
S’agissant d’un milieu très agressif – chimiquement et
mécaniquement- les turbines doivent être revêtues d’une « épaisseur
sacrificielle » d’un alliage d’aluminium et de cadmium et plusieurs tonnes
de ces métaux nocifs (cancer de la prostate et Alzheimer prouvés) seraient
dispersées dans le milieu marin.
On ne connaît pas l’incidence du bruit engendré sur la
faune.
Il est prévu qu’EDF rachète le Mw à 190 € (coût
hydraulique : 15 €, nucléaire 50 € environ) Le coût réel du Mw produit
pourrait varier entre 250 et 500 € ! Il est à craindre que se soit, une
fois de plus, le consommateur qui mettre la main à la poche…
La courantologie sur la hauteur turbinée n’est pas vraiment
connue et représente une inconnue ainsi
que la nature et la dimension des sédiments.
Il y a donc beaucoup d’incertitudes sur la technologie et
son intérêt économique ; il est vrai que la France n’est pas très en
avance dans le domaine des énergies nouvelles en se concentrant depuis
longtemps sur le nucléaire.
L’Etat a déjà réalisé des investissements importants sur le
site portuaire de Cherbourg ; espérons qu’il s’agira pas d’un
« éléphant blanc »
Le ministre
HULOT semble s’orienter vers des énergies plus matures telles que les éoliennes
offshore et les hydroliennes seraient à ranger dans le stock des fausses bonnes
idées un peu trop tardives….
Alain
HIRSCHAUER, Granville Environnement d’après un exposé récent du G.R.A.P.E
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